After the apocalypse
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

 

 Banalités en soirée ? - [terminé]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Alice Apsene

` lucifer is a woman || ADMIN

Alice Apsene


Nombre de messages : 307
Etat d'esprit du perso : Désemparée
Date d'inscription : 07/09/2008

Passeport
Métier/Etudes: Médecine légale
Camp: Geno member
Relations:

Banalités en soirée ? - [terminé] Empty
MessageSujet: Banalités en soirée ? - [terminé]   Banalités en soirée ? - [terminé] Icon_minitimeLun 27 Oct - 20:55

    C'était le soir. Deux filles marchaient côte à côte en silence. Le Soleil s'était couché depuis un bon moment et les filles n'étaient plus que des ombres dans l'immense parc. Sans s'être consultées elles avançaient dans le même chemin au même rythme. Chemin qu'elles connaissaient depuis longtemps et par coeur. Quelques bêtes vaquaient à leurs occupations nocturnes et... pas que des bêtes. Seuls le bruit de leurs bottes troublaient la quiétude du lieu. Si on enlevait certains autres bruits habituels du parc.

    Emmitouflée dans son grand manteau gris et dans ses pensées Alice se posait certaines questions préoccupantes et dont elle avait grand besoin de réponses. Comment pourrais-t-elle justifier ses absences inexpliquées dont elle avait l'habitude ? Chloé, bien qu'elle n'osait pas lui avouer, se posait de plus en plus de questions, elle le savait. Mais lui avouer une telle chose ? Non. Non elle n'ait pas prête à l'entendre. En même temps qui pourrait l'être ? Leur amitié serait mise à mal et elle n'oserait plus jamais lui adresser la parole. Ce que faisait l'organisation pouvait paraître horrible, même elle le reconnaissait, mais c'était justifié. Quoiqu'elle se posait la question, est-ce que ça valait la peine de perpétuer tout cela pour leur seul salut ? La violence pouvait parfois être de mise, ce qu'elle pouvait aimer, mais que sur les gens qu'elle détestait. Oh, de cela aussi il faudrait lui parler... Non pas maintenant, c'était trop gros à avouer. Et Chloé penserait sans doute au début que c'est une blague jusqu'à ce qu'elle lui décrit tous ces détails... C'était son amie, elle ne voulait pas que ça se termine ainsi. Oui, voilà, elle trouverait plus tard un moyen de le lui annoncer en douceur. Pour l'instant elle n'avait qu'à inventer des excuses stupides, elle pouvait tenir, elle savait jusqu'où elle pouvait pousser ses mensonges, c'est-à-dire très très loin.

    Ses jolis yeux parcoururent le paysage. Ce parc elles l'adoraient. Elles y avaient joué petites, grandes aussi. Certains arbres pouvaient en témoigner. C'était un agréable coin quand on n'avait pas peur des agresseurs éventuels qui y traînaient. Alice se demandait des fois comment elles avaient pu survivre jusqu'ici, pataugeant dans le danger jusqu'au cou. Mais elle aimait cet endroit, comme elle aimait tous les endroits qui lui avaient permis de s'échapper de son étaux. Que ne payerait-elle pas pour d'autres précieuses minutes d'insouciances.

    Alice jeta un coup d'oeil à son amie. Son regard était triste, comme à chaque fois qu'elle se relâchait, croyant sans doute que personne ne la voyait. Elle se pinça les lèvres et regarda droit devant elle. Non, décidément elle ne pourrait pas. Quelques mèches coincées dans le col de son manteau s'échappèrent, le vent venait de se lever. Elle ferma les yeux pour apprécier sa froideur vivifiante. Il y avait peu de monde ici le soir. Pour tout dire, personne ne traînait dans la ville le soir, surtout depuis les violents meurtres qui avaient eu lieu et qu'elle ne connaissait que trop bien. Elle fronça des sourcils. Non elle ne devait pas penser à ça ! Elle n'allait pas ce gâcher la soirée avec ça ! En parlant de soirée, elle se retourna vers Chloé :

    « Hey ! Et si on allait dans ce resto sympa dont tu m'as parlé ? Comme je suis la plus riche des deux et d'humeur généreuse c'est moi qui paye le repas ! »

    Elle se pencha vers elle, l'air d'attendre.

    « Je sais que tu es terriblement gênée aux vues de ce que tu as pu me faire subir ces derniers temps et je ne citerais aucun exemple, mais je me suis convaincue qu'il fallait pardonner. Le Paradis est fait d'âmes généreuse comme moi et vu tout ce que j'ai pu endurer je suis sure que j'aurai ma place à la droite de Dieu. »

    Le sourire aux lèvres elle se remit en route, sans prendre la peine d'attendre la réponse de Chloé, de son grand pas énergique. Elle aimait laisser en plan les gens quand elle était préoccupée, sa façon peut-être de se faire détester pour expier ses fautes. Elle baissa la tête. Quand elle y pensait elle avait envie de vomir. Vomir d'elle-même. Elle se dégoûtait.


Dernière édition par Alice Apsene le Mar 28 Oct - 0:18, édité 4 fois
Revenir en haut Aller en bas
Chloe Zegers

« becoming a ghost without no colour | ADMIN

Chloe Zegers


Nombre de messages : 168
Surnom du joueur : Alia
Etat d'esprit du perso : Egarée
Date d'inscription : 22/09/2008

Passeport
Métier/Etudes: Etudiante en droit - stagiaire
Camp: Neutral
Relations:

Banalités en soirée ? - [terminé] Empty
MessageSujet: Re: Banalités en soirée ? - [terminé]   Banalités en soirée ? - [terminé] Icon_minitimeLun 27 Oct - 22:22

    Ces balades à Central Park à une heure aussi avancée de la nuit ne tenaient ni de l'insouciance ni de la folie, juste de l'habitude. Une de ces choses qui vous colle à la peau et ne vous lâche plus, comme un patch anti-tabac mais en mieux. C'était l'un de ces moments où les paroles n'étaient pas nécessaires ; elles auraient même parues de trop, incorrectes, si elles avaient été prononcées. Le silence, lui, n'aurait pas pu paraître gênant, elles se connaissaient depuis trop longtemps pour ça. Elles pouvaient s'abstenir de parler sans craindre qu'aucune des deux ne s'offusquent et ne fasse ce que l'on appelle une scène pour rien. Chloe avait depuis quelques années maintenant l'impression de pouvoir écrire un roman sur chacun des mouvements de son amie, du froncement de sourcil - un seul sourcil suffisait - à la main désignant le vide.

    Chacun des mots qu'elles échangeaient lui rappelait aussi un nombre incalculable de choses, elle vivait dans un passé perpétuel. Ce n'était pas pesant, loin de là, et c'était certainement ce que l'on nomme parfois de la complicité. Et pourtant, la jeune femme blonde avait l'impression de perdre peut à peut son amie comme si cette dernière s'effaçait toujours un peu plus dans le lointain. Enfants, on se dit tout et même plus qu'il n'en faut mais l'approche de l'âge adulte vous rend muet sur certains sujets, une sorte de pudicité infondée. Depuis une année voire plus - ce n'était pas si facile de dater -, la demoiselle Zegers préférait taire certaines choses. Le décès de ses parents devait d'ailleurs être le plus gros tabou qu'il y avait entre les deux jeunes femmes. D'un certain côté, elle se voyait mal aborder ça à l'heure du petit-déjeuner. "Tu me passes le beurre ?" "Ok... Tu sais, aujourd'hui, on fête les trois mois de la mort de mes parents =D". Non, décidément non. Des sujets devaient sortir de la limite du raisonnable et ce devait être l'âge qui les avait apportés dans ses bagages. Il fallait dire, aussi, qu'Alice n'y mettait pas vraiment du sien et se trouvait aussi être peu loquace d'où l'impression de la voir s'effacer. Chloe se prenait à faire des plaisanteries mentales et douteuses se demandant si son amie ne parlerait pas trop au cadavres à la fac de science. Il fallait sans doute s'intéresser au droit pour comprendre de telles allusions, sciences et lettres n'avaient jamais fait bon ménage. En même temps, l'étudiante en fac de droit qu'elle était voyait son amie rester toujours aussi proche de leur autre amie d'enfance. Enfin, elle avait pensé cela un moment avant de se dire qu'il était plus raisonnable de laisser cela de côté et d'accepter l'idée qu'elle faisait une crise de jalousie ou quelque chose dans le genre.

    « Hey ! Et si on allait dans ce resto sympa dont tu m'as parlé ? Comme je suis la plus riche des deux et d'humeur généreuse c'est moi qui paye le repas ! »

    ...

    « Je sais que tu es terriblement gênée aux vues de ce que tu as pu me faire subir ces derniers temps et je ne citerais aucun exemple, mais je me suis convaincue qu'il fallait pardonner. Le Paradis est fait d'âmes généreuse comme moi et vu tout ce que j'ai pu endurer je suis sure que j'aurai ma place à la droite de Dieu. »


    « Hmm... Tu sais, je n'ai absolument rien contre toi et tes lubies - j'ai les miennes aussi, on en convient toutes les deux - mais tu es en train de me proposer d'aller manger au restaurant à cette heure-ci ? Je me rappelle t'avoir dit qu'il était super mais je ne crois pas avoir mentionné des horaires anormaux. Les restaurants qui acceptent des gens après 23h, ça ne s'est plu vu depuis une bonne cinquantaine d'années. Il y a bien MacDo, si tu veux... »

    Et voilà son ami déjà partie avant que Chloe n'ait pu finir de parler de ses envies d'hamburger-frites - il faut croire que les habitudes n'avaient effectivement pas changées malgré les perturbations, les gens aimaient toujours le 99% gras (1% d'eau, l'eau est partout). S'éloignant à grand pas, Alice n'écoutait déjà plus et son amie dû littéralement lui courir après pour pouvoir continuer. Elle ne pensait quand même pas s'en tirer comme ça ? La blondinette était plutôt tenace dans sa catégorie.

    « Et depuis quand tu penses à ton salut ? Tu aurais donc osé oublier nos projets de résurrection ? Nous qui avions prévu de faire les plus beaux végétaux jamais vu. Toi en aubépine et moi en pissenlit, on aurait été si belles... Tu me déçois vraiment, là. Il faudra aussi que tu me dises depuis quand tu penses au paradis. J'avais cru comprendre que leurs histoires ne tenaient plus vraiment debout, l'Apocalypse n'était-elle pas censée nous amener tous à la droit - ou la gauche, il n'y aurais sans doute pas assez de place d'un seule côté - de Dieu ? Je crois qu'on est les oubliés de l'histoire. »

    En marchant à cette vitesse - parce qu'elles n'avaient même pas pris le soin de décélérer pendant leur conversation - elles eurent tôt fait d'atteindre un embranchement qui présentait alors deux solutions. Elles avaient donc si rapidement traversé ces coins du parc si familiers ? La jeune Zegers avait été tellement absorbée par ses pensées qu'elle ne l'avait même pas remarqué. Elle se demanda alors brièvement quelle tête elle avait bien pu faire durant le trajet, on lui disant souvent qu'elle avait des mimiques assez étranges. Bref, elles se retrouvaient face à un choix crucial. Soit elles prenaient à droite et rallongeaient leur trajet d'une bonne trentaine de minute ce qui n'était pas si gênant que ça, elles étaient bien armées contre le froid et avaient du temps devant elles. Le seul problème était le danger qui rôdait selon certains. Soit elles empruntaient le sentier de gauche qui les conduirait directement à l'appartement de Chloe où elles avaient prévu de finir la nuit. Notre Chloe ayant déjà fait plusieurs caprices, elle décida de faire preuve de sagesse et de laisser son amie choisir. Droite ou gauche, ça en était presque politique bien que cette "matière" n'étaient plus vraiment au goût du jour. C'est alors qu'elle lui proposait de prendre les rênes de leur promenade que les deux jeunes femmes entendirent comme un cri provenant d'un côté [HJ : je te laisse choisir lequel]. Leurs regards se croisèrent ne sachant pas que faire.
Revenir en haut Aller en bas
Alice Apsene

` lucifer is a woman || ADMIN

Alice Apsene


Nombre de messages : 307
Etat d'esprit du perso : Désemparée
Date d'inscription : 07/09/2008

Passeport
Métier/Etudes: Médecine légale
Camp: Geno member
Relations:

Banalités en soirée ? - [terminé] Empty
MessageSujet: Re: Banalités en soirée ? - [terminé]   Banalités en soirée ? - [terminé] Icon_minitimeLun 27 Oct - 23:50

    Encore une fois leur conversation déviaient sur le n'importe quoi. Et ça la rassurait. Au moins elle savait où ça la menait. C'était décousu, ça partait en cacahuète et c'était bien. Ce n'était pas une pente glissante comme certains sujets dans lesquels partait Chloé quand elle n'était plus tout à fait fraiche, au moins elle ne se rappelait jamais de ce qu'elle lui avait raconté. L'alcool pouvait parfois lui être utile et elle remerciait chaque jour celui ou celle qui avait eu la bonne idée de le créer. Et elle priait en son for intérieur à tous les dieux s'ils existaient pour qu'aucuns, absolument aucun souvenir ne viennent s'immiscer dans sa mémoire consciente.

    Elle avançait toujours de son même rythme attendant patiemment que son amie la rattrape. Devait-elle accélérer ? Non il ne fallait tout de même pas exagérer et puis on ne sait pas ce que peut subir une jeune fille seule dans un parc. Il valait mieux qu'elle soit là, au moins l'éventuel agresseur sera sur quel pied danser, c'est-à-dire avec un bon coup-de-poing dans la tête voire pire, Chloé serait sans doute capable de lui ressortir tous les textes de loi sur l'agression et ça c'est pas bon pour leur mental. Peut-être qu'aussi "l'organisation" essaierait de la tuer. Alice avait passé un accord avec sa mère sur ce point-là, mais on n'était jamais sur avec des membres comme l'Autre. En parlant de lui, elle se souvint qu'elle devait se venger d'une certaine affaire. Un sourire mauvais apparut sur son visage. Il ne vivra pas longtemps avec elle à ces côtés. Il allait le payer.

    Elle entendit au loin la voix de Chloé.

    « Hmm... Tu sais, je n'ai absolument rien contre toi et tes lubies - j'ai les miennes aussi, on en convient toutes les deux - mais tu es en train de me proposer d'aller manger au restaurant à cette heure-ci ? Je me rappelle t'avoir dit qu'il était super mais je ne crois pas avoir mentionné des horaires anormaux. Les restaurants qui acceptent des gens après 23h, ça ne s'est plu vu depuis une bonne cinquantaine d'années. Il y a bien MacDo, si tu veux... »


    Ah, il y avait ça aussi. Pourtant, elle était certaine que les restaurants à New York étaient ouverts toute la nuit, tout comme l'on pouvait faite ses courses à 3 heures du matin. Mais apparemment ça faisait un bon bout de temps que ce n'était plus ainsi. Comme si elle avait vécu il y a 50 ou même 60 ans. Elle se demandait parfois si on ne lui avait pas greffé les souvenirs d'une autre personne. Il fallait qu'elle en parle à un psy... ou à sa mère... euh, non aucun des deux.

    Mademoiselle voulait manger McDo, soit, elle devait accepter qu'elle ingurgite sa dose quotidienne de gras et de sucre sous peine de subir ce que l'on appelle littéralement le courroux de Dieu. C'était peut-être pire que ce qui s'était passé il y a... quelques années. Elle l'avait déjà subi une fois et elle ne voulait surtout pas recommencer. Chloé était fan du McDo et Alice la soupçonnait d'avoir collectionné tous les jouets et autres trucs débiles du même goût qu'ils offraient aux petits. Elle l'a soupçonné même de les collectionner encore aujourd'hui en cachette.

    « Et depuis quand tu penses à ton salut ? Tu aurais donc osé oublier nos projets de résurrection ? Nous qui avions prévu de faire les plus beaux végétaux jamais vu. Toi en aubépine et moi en pissenlit, on aurait été si belles... Tu me déçois vraiment, là. Il faudra aussi que tu me dises depuis quand tu penses au paradis. J'avais cru comprendre que leurs histoires ne tenaient plus vraiment debout, l'Apocalypse n'était-elle pas censée nous amener tous à la droit - ou la gauche, il n'y aurais sans doute pas assez de place d'un seul côté - de Dieu ? Je crois qu'on est les oubliés de l'histoire. »

    « Je ne l'ai pas oublié loin de là, mais je pense qu'un peu de repos entre deux réincarnations ne me ferai pas de mal. Tu n'y as peut-être pas pensé, mais si on devient de trop belles fleurs, ce dont je suis certaine, on risque de se faire cueillir ou pire, de se faire bouffer. Le gentil Monsieur a voulu nous garder ici pour sa propre expérimentation je suis sure que l'on sera bien récompensée. Et si c'est pas le cas il risque de lui arriver de sérieux problèmes comme... Moi. Comme je suis toujours généreuse je vais t'amener au McDo puisque c'est ton désir. Si tu veux je te paye même un Happy Meal en plus. »


    Dieu était le vrai problème dans tout ça et elle le maudissait en cet instant même de l'avoir fait traverser si vite le parc pour déboucher dans une bifurcation à la noix. Pour elle, les deux rues craignaient l'une autant que l'autre. Chloé ne le savait peut-être pas, mais la rue qui menait vers chez elle était un vrai guet happant. Elle stoppa net et jeta un regard noir aux deux débouchées possibles comme si elles l'avaient blessée personnellement par le seul fait de se trouver là et se retourna vers son amie. Celle-ci lui fit comprendre explicitement que l'heureux choix lui revenait à elle. Alice détestait ça, elle l'avait fait exprès elle en était sure. Elle lança encore un regard dans les ténèbres de la nuit avant de finalement opter pour le chemin le plus long quand un cri lui fit savoir que le plus intéressant ce passait de l'autre côté. Chloé la regardait. Alice elle fixait droit devant elle sans oser se tourner vers son amie. Elle se doutait de ce qui s'était passé et de quel type de personne ça concernait. Ses yeux se posèrent un instant sur ses pieds avant de se diriger vers la jeune femme. Son regard était à la fois froid, inquiet et déterminé. Elle devait y aller, c'était son devoir. Et Chloé devait l'accompagner parce qu'elle savait pertinemment que l'agresseur sauterait sur elle à la moindre occasion si elle l'a laissé seule. D'un mouvement de tête elle lui fit comprendre qu'elle avait l'intention d'y aller et qu'elle devait la suivre.

    Elle se rapprocha d'elle, lui pris le bras pour aller d'un pas lent vers le lieu du trouble.
Revenir en haut Aller en bas
Chloe Zegers

« becoming a ghost without no colour | ADMIN

Chloe Zegers


Nombre de messages : 168
Surnom du joueur : Alia
Etat d'esprit du perso : Egarée
Date d'inscription : 22/09/2008

Passeport
Métier/Etudes: Etudiante en droit - stagiaire
Camp: Neutral
Relations:

Banalités en soirée ? - [terminé] Empty
MessageSujet: Re: Banalités en soirée ? - [terminé]   Banalités en soirée ? - [terminé] Icon_minitimeMar 28 Oct - 1:38

    Allant d'un côté à l'autre, Chloe ne suivait plus trop et n'en avait plus vraiment envie. Surtout une fois qu'elle découvrit que l'endroit où elles se dirigeaient finalement n'était autre que la source du hurlement précédemment entendu. Pourtant, à l'hésitation qu'elle avait lue, son amie aussi avait perçu le bruit. Tout cela ne lui disait rien qui vaille. Ce qui la surpris le plus fut le changement de direction opéré par celle à qui elle avait laissé le choix - en y réfléchissant, elle serait même revenue sur son idée. Elle n'était quand même pas tombée dans l'extrême pour la "punir" de lui avoir donné le choix ? Quel intérêt à prendre cette direction ? D'un, elle n'avait aucune envie de jouer au pseudo-héros en allant secourir une personne et en y laissant la vie et de deux, étant donné l'atrocité des crimes décrits dans les journaux - oui, malgré son dégoût elle avait lu les articles dans leur intégralité. on parle ici de curiosité malsaine - il était sans doute trop tard pour faire quoi que ce soit. Alice avait un penchant pour la mort, la voilà qui courait au suicide. Le hic était qu'une fois une décision prise par la demoiselle il était impossible d'y revenir dessus et c'était comme ça depuis des années. Chloe avait tout un tas d'exemple pour se le prouver. Quelques jours auparavant, par exemple, les demoiselles avaient décidé d'aller à la patinoire à l'initiative de la jeune Apsene et cela sans savoir qu'il pleuvrait au moment où elles se décideraient à enfiler leurs patins. Ca fait rien, les deux jeunes femmes ont patiné ou plutôt dégringolé sur la glace alors que les gouttes s'attelaient à les tremper jusqu'aux os. Des pneumonies se perdent tous les jours...

    « Et si tu gardais ton accès de témérité pour un autre moment, non ? Je sais pas moi, pour une après-midi patinoire, par exemple. C'est bien de se fêler les côtes sur la glace, tu ne trouves pas ? Selon moi, ça a un charme indéniable. Si ce sont les autopsies qui te tentent par contre, je te propose d'inviter quelqu'un d'autre à une heure plus décente et de me laisser en dehors de votre petite fête. »

    Sa voix tentait plus ou moins vainement d'introduire une plaisanterie mais l'idée qu'elle avait en tête était bel et bien là : on se tire et vite fait. En coupant à travers le bois si elle voulait mais surtout dans le sens opposé, loin d'ici. Le bras toujours emprisonné par celui d'Alice, Chloe avait poursuivi le chemin malgré ses paroles de réticences, avançant tel un automate alors qu'elles s'approchaient toute deux du lieu fatidique. C'était un peu leur démarche funèbre, c'en était presque ridicule. Oui, elles en auraient bien rit dans d'autres conditions. Un canular ! Si Alice n'avait pas eu cet air si sérieux on aurait pu croire qu'il s'agissait d'un simple et stupide canular. Les canulars sont toujours jugés stupides quand ils vous offrent la frayeur de votre vie. Excepté qu'une concentration intense marquait le visage de son amie alors que celle-ci n'avait jamais pu feindre une quelconque expression en présence de ses deux meilleures amies. On en avait vu des fêtes surprises qui s'étaient soldées par un échec sur un aveu tout penaud d'une des trois filles ; elles avaient vraiment du mal à se cacher des choses les concernant autant. Quand seulement l'une d'entre elles était sur la sellette, c'était tout de même différent mais il s'agissait d'un tout autre problème.

    Tous les sens de Chloe étaient en train de s'affoler dangereusement. Ses yeux voletaient entre tous les objets mouvants du parc et il fallait dire qu'il y en avait : branches secouées par le vent, écureuils insomniaques et animaux non identifiés en pleine promenade s'étaient tous donné rendez-vous à cet endroit précis du parc. Ses oreilles avaient elle aussi leur dose de bruit de celui des feuilles voletant aux hululements des chouettes et hiboux en passant par le bruit du sol sous les pieds des deux jeunes femmes. La blonde était même persuadée de s'inventer des bruits, comme si ceux déjà présents ne suffisaient pas. Son odorat se trouvait lui aussi hautement perturbé, elle n'avait pas pour habitude de se concentrer sur ce sens-là. Comme la plupart des gens, elle se servait de son nez pour respirer et c'était amplement suffisant, point, barre. Elle avait alors l'impression de découvrir des milliers d'odeurs toutes plus étranges les unes que les autres et inconnues surtout. Est-ce que cette senteur pouvait se rapprocher à celle d'un tueur sanguinaire ou d'un monstre dévoreur d'homme ? Mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien en savoir ? Le toucher avait encore la chance de ne pas être mis à trop grande contribution mais la peur la rendait extrêmement maladroite et, à chaque pas qu'elle essayait de rendre le plus silencieux possible, elle menaçait de trébucher et de s'étaler de tout son long sur la piste. Le goût, lui, était totalement délaissé au fond mais Chloe espérait fortement que sa langue resterait dans sa bouche.

    `C'était qui ce mec qui mangeait les langues déjà ? Le cannibale des histoires effrayantes de papa, celles réservées à Halloween et aux nuits sans lunes... Ouais, non, en fait il devait plutôt s'agir des joues. C'est vrai qu'il disait que c'était le meilleur chez l'homme, c'était même un cuisinier qui avait dit ça. Et les hommes avaient mangé sa sœur devant lui durant la guerre. Lui aussi avait eu sa part... A ce qu'on lui avait dit, c'était même un vieux film de l'avant. `

    « Alice, tu vois qui c'est Hannibal Lecteur ? »

    La jeune femme avait dit ça pour se donner un peu de contenance, réfléchir à autre chose. Certes, ça n'avait aucun sens mais bon. Elle avait tout de même pris le soin de le chuchoter histoire de ne pas s'attirer d'ennui. Après tout, tout ça c'était peut-être comme après avoir lu une histoire d'horreur : on psychote, on psychote et voilà ce qui se passe.
Revenir en haut Aller en bas
Alice Apsene

` lucifer is a woman || ADMIN

Alice Apsene


Nombre de messages : 307
Etat d'esprit du perso : Désemparée
Date d'inscription : 07/09/2008

Passeport
Métier/Etudes: Médecine légale
Camp: Geno member
Relations:

Banalités en soirée ? - [terminé] Empty
MessageSujet: Re: Banalités en soirée ? - [terminé]   Banalités en soirée ? - [terminé] Icon_minitimeMer 29 Oct - 1:18

    [HJ : C'est pas très long mais c'est tout ce que ma tête peut me permettre d'écrire avant qu'elle n'explose. Prend ça comme la trame de l'histoire, je complèterais par du blabla demain. Bonne nuit.]

    Alice avançait toujours sans vraiment écouter les supplications de Chloé, elle n'avait pas vraiment le choix, elle devait y aller. Elle aurait préféré rebrousser chemin puis partir en courant jusqu'à... chez n'importe qui quoi, mais un lieu sûr et éclairé. Quoique, elles pourraient sans aller et Alice feindrait de ne pas avoir entendu de bruit, elle pouvait y retourner une fois son amie endormie. Il fallait qu'elle réfléchisse vite. En même temps elle le devait, elle devait savoir. Sa passion pour la mort ressortait peut-être un peu trop lorsqu'elle se trouvait en présence de cadavres frais, il fallait le reconnaitre. Chloé n'aimait pas ça, mais tant pis elle devra s'en accommoder, elle n'allait tout de même pas la laisser seule par une nuit pareille. Et puis son chers mentor ne disait-il pas que l'endroit le plus sûr après crime est le lieu du crime lui-même ? Ouais, un truc dans ce goût-là. C'était peut-être une plaisanterie douteuse, mais elle valait la peine qu'on y réfléchisse à deux fois. Après tout, il était très calé sur ce sujet.

    Elle se demandait ce qu'elle ferait si elles y trouvaient l'assassin, oui, car elle était sûre que c'était un meurtre. Sans doute se ruerait-elle dessus avant avant que lui-même ne le fasse et cognerait sa jolie tête d'ange jusqu'à ce qu'il ne soit plus en état de faire quoi quoi ce soit, même de vivre. Mentalement elle se préparait déjà à taper fort, et la première. Ouais, c'est ça qu'il fallait faire.

    « Et si tu gardais ton accès de témérité pour un autre moment, non ? Je sais pas moi, pour une après-midi patinoire, par exemple. C'est bien de se fêler les côtes sur la glace, tu ne trouves pas ? Selon moi, ça a un charme indéniable. Si ce sont les autopsies qui te tentent par contre, je te propose d'inviter quelqu'un d'autre à une heure plus décente et de me laisser en dehors de votre petite fête. »

    Elle commençait à lui ressortir le coup de la patinoire, si elle la laissait faire elle était sûre qu'elle lui ressortirait le coup où elle avait voulu conduire alors que la route était recouverte d'une épaisse couche de glace et qu'une tempête venait de se déclencher. Pourtan, c'était bien ce truc patinoire, au moins il n'y avait personne à part les deux jeunes filles sur la glace... Oui, bon, Chloé avait bien faillit lui couper les doigts avec ses patins et Alice avait cru à un moment qu'elles devaient passer toute la soirée à l'hôpital, mais leur journée c'était soldée par un magnifique orage qui avait obligé Alice à se faire une raison et qu'elles devaient rentrer, mouillées, avec un bon rhume tout chaud qui les attendait.

    Alice releva la tête, elle huma l'air. Le vent ramenait toutes les odeurs de la ville y compris celle... beh de la victime qui devait à présent s'être allégée d'à peu la moitié de son sang. Oui, ça sentait le sang frais. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle était capable de sentir une telle odeur à une centaine de mètre à la ronde. Parfois, ça l'effrayait. A la fac, ça allait, le sang n'était plus vraiment chaud et ceux qui avaient construis le bâtiment avait eu la bonne idée de mettre de bonnes grosses aérations dans les salles "d'examen". Cette odeur l'attirait tout de même et sans le vouloir vraiment la poussait à s'enfoncer plus loin dans la rue sombre et déserte... 'fin, à peu près déserte.

    Alice resserra son emprise sur Chloé pour éviter qu'elle ne tombe. La demoiselle ne devait pas croiser tous les jours des évènements comme ceux-là, ça la rassurait quelque part. Mais elle se dit qu'il faudrait qu'ils fassent faire des stages de mise en condition pour les futurs hommes et femmes de lois. Après tout, en défendant les criminels ils croisaient bien de temps en temps la mort nan ? Alice se trouva tordue de penser cela et elle effaça vite de sa tête ce qu'elle venait de penser.

    « Alice, tu vois qui c'est Hannibal Lecteur ? »

    Bon, le Happy meal n'avait pas marché, elle allait devoir employer de grands moyens. Lesquels ? Elle n'en savait rien, mais elle allait pousser le vice du Hannibal pour tester.

    « Évidemment que je connais, tu fessais que nous raconter cette histoire lors de ces pseudo soirées pour ce faire peur quand on était gamines. Tu ne te rappelles pas ? Franchement je suis terriblement déçue que tu n'accordes aussi peu de crédit à ma mémoire. Tu te rends compte à quel point cela me blesse ? C'est dans ses moments là que j'en viens à douter. Tu te rends compte que pour une simple allusion tu mets notre amitié en péril ? Je te savais plus diplomate. »

    Pendant qu'elle s'échinait à occuper l'esprit à Chloé, elles les menaient tout doucement là où elle voulait sous sa poigne ferme.
Revenir en haut Aller en bas
Chloe Zegers

« becoming a ghost without no colour | ADMIN

Chloe Zegers


Nombre de messages : 168
Surnom du joueur : Alia
Etat d'esprit du perso : Egarée
Date d'inscription : 22/09/2008

Passeport
Métier/Etudes: Etudiante en droit - stagiaire
Camp: Neutral
Relations:

Banalités en soirée ? - [terminé] Empty
MessageSujet: Re: Banalités en soirée ? - [terminé]   Banalités en soirée ? - [terminé] Icon_minitimeMer 29 Oct - 17:33

    « Évidemment que je connais, tu fessais que nous raconter cette histoire lors de ces pseudo soirées pour ce faire peur quand on était gamines. Tu ne te rappelles pas ? Franchement je suis terriblement déçue que tu n'accordes aussi peu de crédit à ma mémoire. Tu te rends compte à quel point cela me blesse ? C'est dans ses moments là que j'en viens à douter. Tu te rends compte que pour une simple allusion tu mets notre amitié en péril ? Je te savais plus diplomate. »

    « Ouais, comme quoi tout le monde à ses limites. »

    Point, barre, silence. Rien d'autre à rajouter pour la jeune femme sur ce coup-là, une première ou presque. La seule personne avec laquelle elle était aussi peu loquace était son dentiste mais la situation lorsqu'elle le voyait - la bouche grande ouverte, les gencives à l'air - permettait de comprendre sa réaction. Elle n'aurait pas voulu mordre l'arracheur de dents par inadvertance, elle ne le faisait que lorsque son cerveau en décidait ainsi ou lorsque la douleur prenait le dessus. Cela dit, le contexte dans lequel elle se trouvait à ce moment-là avec Alice était plutôt étrange, elle devait donc sans doute avoir des circonstances atténuantes. Elles étaient bien utiles, ces bêtes-là, lors d'un procès pouvant être qualifié de "perdu d'avance" - ne jamais déclarer ceci par contre : c'était très mal vu par les professeurs, une sorte d'échec. Douter de la présence de l'ours avant d'être allé le chercher, Elyan avait toujours des formulations peu communes - mais il fallait pouvoir parler pour défendre son client, ça deviendrait d'ailleurs son boulot. Le métier d'avocat n'était pas si droit (stupide jeu de mot) qu'on pouvait le penser, la manipulation tenait une part importante dans la vie des hommes de loi. Il fallait mener le jury ou même le juge sur les sentiers où on voulait les attirer, les rendre aptes à voir les choses telles qu'on veut qu'elles soient vues et les persuader de déclarer caduques leurs premières idées ou de les confirmer. Chloe, malgré les inconvénients qu'elle avait pu observé de très près étant donné que ses parents exerçaient tous deux cette profession, trouvait ce métier fascinant et passionnant, demandant toujours une remise en question. Découper des cadavres ne devait pas être mal non plus mais elle ne voyait toujours pas pourquoi son amie voulait à tout prix se rendre sur "les lieux du crimes" alors que, de toute façon, n'ayant qu'entamé ses études de médecine et n'étant en rien spécialisé dans quoi que ce soit, elle ne pourrait même pas toucher au cadavre s'il y en avait bien un. Chloe l'en empêcherait même si elle tentait de le faire, ça pourrait conduire à la destruction de preuves peut-être essentielles.

    Les deux jeunes femmes n'avaient pas cessé de marcher et l'étudiante en droit se demandait toujours pourquoi elle ne prenait pas la poudre d'escampette en laissant son amie s'amuser toute seule avec le corps froid d'un pauvre type lorsqu'elle aperçut une masse sombre sur le bord du chemin. On ne pouvait pas bien en distinguer les formes, elle se trouvait juste entre les lumières de deux vieux réverbères. Sur le coup, la demoiselle Zegers fut prise d'une sorte de nausées épouvantables qu'elle eut bien du mal à retenir. D'après la taille de la masse qu'elle distinguait à peine, ce n'était pas un homme adulte qui se trouvait-là. Un enfant, alors ? Un petit garçon dont elle allait bientôt pouvoir distinguer le sang déversé sur le sol et les organes éparpillés comme dans un jeu de piste ? La simple idée de la possibilité de cette découverte la révulsait d'autant plus qu'il se pouvait que l'agresseur ait aussi mis fin aux jours de ses parents mais elle désirait vérifier, se disant qu'il était impossible qu'un enfant ait pu sortir et se promener dans Central Park seul et de nuit après les évènements des derniers jours. Elle s'approcha donc de quelques pas consciente qu'Alice faisait de même et veillant à ne déplaçer aucun grain de poussière. Elle se disait que ce n'était peut-être qu'un tas de feuille laissé ici par un jardinier peu rigoureux ou une sorte d'illusion d'optique, un mirage dû à son ventre vide. Et bien oui, ci elles avaient précédemment parlé de restaurants et de fast-food, c'était bien sûr parce qu'elles n'avaient pas mangé. C'est peut-être pour cela que son ventre ne protesta pas plus qu'auparavant, ne pouvant pas aller plus loin en découvrant les traits de cadavre qui se trouvaient maintenant à quelques mettre d'eux. Cette chose avait dû être un canidé, non un homme mais un chien. Et même un chien d'assez bonne taille mais il était dur d'en juger tellement il semblait être désarticulé, ses os avaient du être broyés sous un quelconque choc pour donner cette impression. On aurait dit une poupée de chiffon négligée et roulée en boule que l'on aurait jetée à travers la pièce pour s'en débarrasser ne faisant pas attention à ce qui lui arrivait. Le sang de l'animal s'écoulait sur la terre qui l'absorbait bien mieux que ne le faisait le béton et quelques bouts de ce qui avait dû se trouver près de son estomac - d'après la position de l'énorme entaille qui l'avait sans doute tué sur le coup - avaient été projetés à quelques mètres de là. Chloe était pétrifiée.

    La forme dont elle ne pouvait détourner les yeux était bien un chien mais, pourtant, c'était un cri humain qu'elle avait entendu, elle n'en doutait pas.
Revenir en haut Aller en bas
Alice Apsene

` lucifer is a woman || ADMIN

Alice Apsene


Nombre de messages : 307
Etat d'esprit du perso : Désemparée
Date d'inscription : 07/09/2008

Passeport
Métier/Etudes: Médecine légale
Camp: Geno member
Relations:

Banalités en soirée ? - [terminé] Empty
MessageSujet: Re: Banalités en soirée ? - [terminé]   Banalités en soirée ? - [terminé] Icon_minitimeJeu 30 Oct - 16:45

    « Ouais, comme quoi tout le monde à ses limites. »

    Alice soupira. Son amie s'était enfermée dans le mutisme. Ce qui n'était pas pour l'aider. Elle préférait entendre des vivants lui parler quand elle était en présence d'un mort. Au moins elle savait qu'elle était vivante. Elle respira une goulée d'air, le sang empestait toujours les lieux, mais plus aussi fort qu'avant. A bien y réfléchir, l'odeur était bizarre, pas tout à fait comme cela d'un humain. Mais la victime avait poussé un cri humain. Qu'est-ce que cela pourrait être d'autre ? A moins que... Elle frissonna rien quand y pensant.

    Il faisait sombre et Alice avait du mal à distinguer la forme qui se trouvait à quelques mètres d'elles. Elle plissa les yeux, comme si cela pouvait lui servir par une nuit si noire. De loin cela ressemblait à un petit tas de déchet, pas à un humain. Leurs pas les menaient toujours plus près. Les contours commençaient à se former sous ses yeux. Non, ce n'était pas un humain, ni un truc n'ayant rien avoir avec un être vivant. C'était, c'était un chien. Un petit chien, qui en avait les contours, mais désormais plus la forme. Le pauvre animal avait dû souffrir. Elle ne regarda pas Chloé mais elle sentit son malaise. Elle prit le risque. Elle se détacha du bras de Chloé et s'avança au plus près de l'animal. Alice s'accroupit, en prenant soin de ne rien toucher, pour observer son corps. Le chien avait les yeux fermé, comme s'il s'était assoupis, inconscient et insensible à ce qu'on lui avait fait subir. Elle pencha la tête, sur son flanc une large entaille, on l'avait allégé de ses tripes. Elle balaya les alentours de son regard inquiet pour trouver une éventuelle trace de ce qui avait appartenu à la pauvre bête. Il faisait trop sombre et, même si elle voyait bien dans le noir, Alice était bien incapable d'apercevoir quelque chose à plus de 3 mètres d'elle. Il n'y avait pas de Lune, les réverbères avaient depuis longtemps abandonné les petites rues et les étoiles à elles seules ne pouvaient pas l'aider.

    Elle regarda encore une fois le pauvre chien. Qui pouvait bien infliger ça à un chien ? Des humains à la limite elle pouvait comprendre, mais pas des animaux... Non, pas ça. Même la géno préférer les hommes aux animaux. Mais, minute... le cri qu'elles avaient attendu était-il celui d'un chien en train d'agoniser ? Certainement pas. La voix passait plus pour celle d'un humain que de celui qu'elle venait de trouver. Alice ne savait plus quoi penser. Y-avait-il une autre victime ou se pourrait-il que... Elle se releva d'un coup, horrifiée. Non, pas ça. Ces phénomènes avaient pourtant cessé depuis un moment. Ils avaient bien réussi à les maitriser ? Quelque chose avait dû leur échapper. Mais ce ne pouvait pas être possible. A moins qu'on leur ait menti ? C'était bien possible, certains avaient tellement peur pour eux qu'ils étaient près à mentir comme des arracheurs de dents et à vendre n'importe qui d'autre à leur place.

    Alice ne s'était pas retournée vers son amie. Elle préférait lui tourner le dos plutôt que devoir l'affronter. Un peu comme quand elles étaient petites, où le jour où elle leur avaient annoncé la mort de ses parents. Ce jour-là Alice avait dû lui paraître très froide. Pourtant, il fallait qu'elle dise quelque chose. Elle se devait de parler la première, c'était bien elle qui les avaient amenées là.

    « Chloé... Que veux-tu que l'on fasse ? Ce chien est mort d'une façon atroce. Je ne peux pas te dire qu'il soit mort instantanément. Il est mort... Que pouvons-nous y faire ? Je te laisse décider de la marche à suivre, mais sache que je préfèrerai que l'on fasse comme si rien de cela ne s'était passé. Il s'est passé quelque chose d'horrible. Sans doute même pas imaginable. Je veux que l'on rentre. S'il te plaît. »

    Elle prit soin de fixer le sol sous ses pieds en évitant le corps de l'animal pour ne pas croiser le regard de son amie. Elle ne voulait pas lui montrer son visage. Ses yeux s'étaient fais fuyant. Elle avait une grande maitrise d'elle habituellement, mais là c'était trop dur à assumer vie à vis de son amie. Sa peau était livide. Elles ne devaient pas rester plus longtemps rester ici. Tant pis pour eux, tant pis pour sa mère. Mais il y avait des choses qu'elle ne pouvait faire.

    La nuit était son amie habituellement, elle en pouvait pas la laisser tomber ainsi ? Et à cet instant elle ne pouvait plus rien faire, il y avait trop de danger à affronter. C'était trop pour deux jeunes filles aussi solides soient-elles. Il y a des choses qui ne devraient pas exister.

    Dans un souffle, presque pour elle-même, elle murmura :

    « Pourquoi m'abandonnes-tu maintenant ? »

    Alice ne parlait pas son amie, juste à elle-même. Elle n'avait pas voulu le dire à haute voix. Sa colère était si grande que les mots lui étaient sortis de la bouche sans qu'elle ne s'en aperçoive.
Revenir en haut Aller en bas
Chloe Zegers

« becoming a ghost without no colour | ADMIN

Chloe Zegers


Nombre de messages : 168
Surnom du joueur : Alia
Etat d'esprit du perso : Egarée
Date d'inscription : 22/09/2008

Passeport
Métier/Etudes: Etudiante en droit - stagiaire
Camp: Neutral
Relations:

Banalités en soirée ? - [terminé] Empty
MessageSujet: Re: Banalités en soirée ? - [terminé]   Banalités en soirée ? - [terminé] Icon_minitimeDim 2 Nov - 13:58


    « Chloé... Que veux-tu que l'on fasse ? Ce chien est mort d'une façon atroce. Je ne peux pas te dire qu'il soit mort instantanément. Il est mort... Que pouvons-nous y faire ? Je te laisse décider de la marche à suivre, mais sache que je préfèrerai que l'on fasse comme si rien de cela ne s'était passé. Il s'est passé quelque chose d'horrible. Sans doute même pas imaginable. Je veux que l'on rentre. S'il te plaît. »

    L'Alice qu'elle connaissait avait soudainement rangé ses téméraires habitudes au placard, bien caché au fond de celui-ci étant donné la modification radicale et soudaine dans son comportement, laissant de côté sa décision d'avancer sur ce satané chemin pour non pas faire directement marche arrière en changeant simplement d'avis mais pour abandonner toute capacité de direction et laisser la décision à son amie. Mais pourtant,ne pourrait-on pas dire que ça revenait au même d'après la terreur dans laquelle elles étaient toutes les deux plongées ? Quelques minutes auparavant, on aurait pu dire ça mais bien qu'encore effrayées et tremblantes elles étaient bien avancées et, par conséquent, plus très éloignées des habitations. De là, le doute s'immisçait dans la tête de Chloe. Si elles faisaient demi-tour, elles devraient parcourir à nouveau le chemin sur lequel elles avaient toutes deux craint de se faire attaquer et qui n'était toujours pas plus sûr qu'avant. Elles avaient trouvé la victime ce qui prouvait donc qu'il y avait un tueur - et quel tueur ! - et donc confirmait le danger sans pour autant l'éloigner. Le monstre qui avait fait ça pouvait errer autant ici qu'ailleurs mais les lumières et habitations de la ville alentour offriraient plus de sécurité et n'étaient maintenant plus très éloignées alors qu'un retour suivi d'un changement de chemin rallongerait le temps passé dans Central Park. En même temps, elle n'oubliait pas les cris qu'elle avait perçus et ne pouvait s'empêcher de penser au fait qu'il y avait peut-être un autre cadavre à quelques mètres de là où elles se trouvaient.

    « Pourquoi m'abandonnes-tu maintenant ? »

    Le silence et les ombres nocturnes n'avaient plus rien de leur charme précédent. Chloe, suivant de près l'actualité, avait entendu dire que des meurtres faisant partie de cette série morbide s'étaient produits durant la journée. Qui était assez fou pour prendre autant de risques ? Un cinglé, justement. Rien de très rassurant en somme, ça n'améliorait pas la conjoncture. Et son amie qui semblait dialoguer toute seule... Chloe était d'une immobilité totale, elle ne l'abandonnait pas mais était juste en train de se remettre. Cependant, même si elle lui parlait, ce n'était pas dans ses habitudes. Cette perte d'assurance lui rappelait un évènement s'étant produit presque deux ans auparavant.

    | FLASHBACK |

    « On peut arrêter de courir maintenant, non ? »

    « C'est à voir. Crois-tu que l'on sera jamais assez loin ? »

    « Hmmm... Etant donné que tu es d'humeur, faisons encore quelques mètres. »

    Pas de cadavre ni de faits effrayants. Cette fois, elles étaient juste en train de fuir la partie la plus ennuyeuse de la civilisation : les camarades du lycée. Pas les amis, non, les pires : ceux qui vous saoulent à longueur de journée à déverser complaintes et ragots. Les supporter était le moins que les deux jeunes filles pouvaient faire mais il ne fallait pas croire qu'elles allaient faire des heures supplémentaires en participant à leurs après-midi passées sur les terrasses de café. Ainsi, les ayant aperçues à une certaine distance alors qu'elles flânaient dans les rues au lieu de faire leur devoir maison de mathématiques comme elles l'avaient annoncer, elles avaient pris la fuite. Inutile de leur donner une raison de plus de geindre à tout va ; il ne leur restait que quelques mois à passer ensemble, autant résister encore et finir en bons termes. Elles avaient envie de garder une vie sociale simple et saine ; c'était compréhensible, non ?

    Il n'y avait rien de vraiment terrifiant mais l'étrange s'était quand même manifesté ce jour-là. Elles n'avaient pas tant couru que ça, juste un peu le temps de se réfugier dans une ruelle non pas sombre mais bien cachée. C'était là qu'elles reprenaient leur respiration et c'était là qu'Alice s'était étrangement effondrée. Elle était encore consciente mais ses jambes l'avait lâchée, elle tremblait légèrement et on sentait ses inspirations saccadées. Chloe s'agenouilla pour l'aider à reprendre ses esprits, quelque chose avait dû mal C'est en croisant ses pupilles que la jeune fille eut un mouvement de recul. Celles-ci s'étaient illuminées d'une étrange couleur, un mélange de jaune doré et de rouge sang indéfinissable. Habituellement, elles étaient vertes et non de cet étrange mélange.

    « Euh, tu as pris quoi ? »

    « Hein ? Qu'est-ce que tu racontes ? »

    « Tes yeux sont plutôt étranges. Si c'est des lentilles, ce n'est même pas drôle mais l'effet est plutôt réussi. »

    « Oh, et puis merde. Pas maintenant ! »

    Chloe n'avait jamais compris le sens de cette phrase. Alice lui avait dit n'avoir consommé aucune substance plus ou moins licite et avait supposé qu'il s'agissait d'une réaction étrange suite à leur repas. Elle s'était ainsi attaquée aux talents culinaires de son amie et toutes deux finirent par changer de sujet sans jamais reparler vraiment de l'incident.

    | /FLASHBACK |

    Cette fois-ci, la jolie blonde se serait crue dans un réel psychodrame - ou dans un livre à la Stephen King, c'était à voir. Ce fut cette dernière pensée qui finit par rendre à Chloe sa raison, par lui redonner le sens des responsabilités. Avec un semblant d'assurance en plus, elle répondit finalement à la question d'Alice.

    « Ecoute, on peut retourner en arrière mais ça n'apportera rien. A la rigueur, il se pourrait même qu'on y perde alors je pense que... Enfin, il me semble plus réfléchis de continuer sur ce chemin en espérant que tout ce qui s'y trouvera sera bel et bien mort. De toute façon, on doit être les seules cinglées des environs à se promener par ici à cette heure-ci avec tout ce qui se passe. Crois-moi, on ne nous y reprendra plus. En attendant, on y va, d'accord ? »

    Prendre le temps d'attendre une réponse claire et peut-être négative n'aurait pas aidé, Chloe aurait pu facilement changer d'avis et... elle n'avait aucune idée de ce qu'elle aurait pu faire dans ce cas-là mais c'était à éviter. Prenant son courage à deux mains et évitant de regardé le chien étendu à côté de son amie, elle attrapa le bras de cette dernière et la fit se relever prestement . Lorsqu'elle fut relevée, elles reprirent ensemble leur chemin en prenant soin d'éviter le cadavre et en pressant le pas : plus vite elles iraient et mieux ce serait.

    [HJ : et si tu ne fais pas ENFIN ce que l'on a dit, je t'égorge parce que je ne peux plus stagner. ]
Revenir en haut Aller en bas
Alice Apsene

` lucifer is a woman || ADMIN

Alice Apsene


Nombre de messages : 307
Etat d'esprit du perso : Désemparée
Date d'inscription : 07/09/2008

Passeport
Métier/Etudes: Médecine légale
Camp: Geno member
Relations:

Banalités en soirée ? - [terminé] Empty
MessageSujet: Re: Banalités en soirée ? - [terminé]   Banalités en soirée ? - [terminé] Icon_minitimeLun 3 Nov - 0:59

    [HJ : Mais non ne t'inquiète pas, je vais juste nous faire tourner en rond dans les rues, pendant plusieurs loooong post, tranquillement, jusqu'à ce que... ma mort s'en suive -_- " *part en courant*]

    Qu'est ce qui lui prenait d'agir comme ça ? Pourquoi n'arrivait-elle plus à se maîtriser ? Alice espérait de tout son cœur qu'une nouvelle crise ne revienne. Elle en avait assez bavé à essayer de ne pas attaquer ses amies et même seule c'était déjà très difficile. Elle en avait marre de ces changements à répétition qui l'empêchaient de vivre correctement sa vie. Cela faisait quelques années et depuis, elle essayait de le cacher à la Géno, mais ils se doutaient de quelques choses. Ces crises n'étaient pas facile à cacher. Elle craignait de se qui se passerait une fois découverte, sa mère la protègerait mais elle n'en était pas tout à fait sure. Même avec toute la volonté et la force du monde on ne pouvait pas indéfiniment s'opposer à Eux.

    Alice en avait marre de cette lutte intérieure, tellement insurmontable. Parfois, seule chez elle, elle craquait. Elle laissait ses jambes l'abandonner peu à peu et ses larmes fuir sur son visage. Cela pouvait durait longtemps. En ce moment même, son envie de pleurer reprenait le dessus. Elle avait envie de tout dire, tout, sans détour ni mensonge, le crier. Mais jamais, ô grand jamais, elle ne le ferait. Son malaise redoubla.

    Le silence de son amie, elle l'avait sentie. Que pouvait-elle expliquer de ses paroles ? Rien. Son envie de vomir revint. Elle était livide, plus blanche que les cadavres qu'elle avait pu fréquenter. Sans oser bouger, elle attendit avec espoir que son amie dise quelque chose. Comme si elle avait entendu sa supplique muette, Chloé lui répondit de sa voix calme :

    « Ecoute, on peut retourner en arrière mais ça n'apportera rien. A la rigueur, il se pourrait même qu'on y perde alors je pense que... Enfin, il me semble plus réfléchis de continuer sur ce chemin en espérant que tout ce qui s'y trouvera sera bel et bien mort. De toute façon, on doit être les seules cinglées des environs à se promener par ici à cette heure-ci avec tout ce qui se passe. Crois-moi, on ne nous y reprendra plus. En attendant, on y va, d'accord ? »

    Elle la laissa prendre son bras, priant intérieurement pour qu'elle ne sente pas ses tremblements. Chloé pensait pour elles deux, Alice n'était plus qu'une marionnette, du moins elle voulait l'être. Elle essaya de ne plus penser, de faire le vide en elle. Cette "chose" devenait de plus en plus violente. Elle ferma les yeux pour ne pas que Chloé voit ses pupilles comme la dernière fois, ça l'aurait encore plus inquiétée. Elle laissait Chloé décider du chemin.

    Une odeur la frappa de plein fouet. Tellement violente qu'elle recula de quelque pas, sonnée. Ses paupières refusaient de s'ouvrir. Seulement elle devait. Elle n'avait pas besoin de voir pour savoir ce qui se présentait devant elle, non, l'odeur était si forte pour elle, mais elle voulait savoir qui c'était, pourquoi. Lentement elle ouvrit les yeux. Alice sentie que son amie était terrifiée, elle aussi un peu, elle s'accrocha plus fermement à son bras.

    L'homme était étendu là, a quelques mètres devant elles. Son corps dans une position bizarre. Certain membres avaient dû être brisés et laissé choir dans une position qui n'était pas la leur. Les jambes, pliées à 90° dans des directions totalement opposées. Le bras gauche, déboité et retourné. Le bras droit, presque arraché de son emplacement initial. Et sa tête, reposant sur le trottoir toujours attachée au reste mais dont on avait durement brisé le cou. Sa figure avait été lacéré, aurait-on dis, par des griffes. Ses traits étaient indéfinissables mais on pouvait lire encore un regard terrifié et emplit de douleur.

    Alice posa un long regard sur lui. Son corps avait été dévasté, saccagé. Un peu comme une feuille de papier roulée en boule. Sauf que ce n'était pas du papier et le corps du pauvre homme était entièrement recouvert de son sang, littéralement il baignait dedans. D'après ce qu'elle pouvait en voir de là où elle se trouvait son ventre, comme celui du chien avait été déchiré. Elle regarda plus loin, ouais, les viscères étaient à quelques mètres. Elle osa enfin se tourner vers son amie, elle aussi était livide. Elle devait sans doute penser à la mort de ses parents. Alice savait que cette mort avait été loin d'être naturelle ou accidentelle aussi s'en voulu-t-elle de ne pouvoir rien dire. Peut-être serait-il à son tour de dire un truc ?

    « Hum, je... euh. Je sais pas quoi dire en fait là...»

    «...»

    « C'est pas joli du tout, je ne crois pas qu'on devrait le laisser comme ça. Seulement j'ai pas envie de rester avec la police toute la nuit... A moins qu'il y ait de beaux et séduisants policier ? J'hésite... Ou alors on passe un coup de fil anonyme. T'en pense quoi Chloé ? Chloé ??»


    Toutes les deux étaient terrifiées. Sans doute pour des raisons différentes mais terrifiées quand même. Aussi essayait-elle d'alléger l'atmosphère tout en essayant de garder les pieds sur terre. Alice réfléchissait dur sur la façon dont elle devait agir.
Revenir en haut Aller en bas
Chloe Zegers

« becoming a ghost without no colour | ADMIN

Chloe Zegers


Nombre de messages : 168
Surnom du joueur : Alia
Etat d'esprit du perso : Egarée
Date d'inscription : 22/09/2008

Passeport
Métier/Etudes: Etudiante en droit - stagiaire
Camp: Neutral
Relations:

Banalités en soirée ? - [terminé] Empty
MessageSujet: Re: Banalités en soirée ? - [terminé]   Banalités en soirée ? - [terminé] Icon_minitimeMar 4 Nov - 21:38


    S'il me faut voir pour croire, je veux fermer les yeux. On ne nous a greffé des globes oculaires que par confusion. Une mauvaise lecture du manuel, voilà tout. Alors, rédemptrice, je voudrais qu'on me les celle. Les clore sur l'instant et murer mes paupières. Si voir c'est croire, aveugle-moi.


    Tout devint flou, le ciel n'était que pâles lueurs flottant dans un trou noir. Alice l'avait tirée vers l'arrière lui faisant perdre tout repère. Elle l'avait entraînée avec elle alors que Chloe croyait l'aider à se mouvoir et la sentait bien plus que faible. Enchevêtrant ses pieds, les croisant, les décroisant, ne sachant plus discerner sa droit de sa gauche, la jolie blonde retrouva tant bien que mal - surtout mal - son vertical équilibre. Dans d'autres circonstances, elle aurait protesté grognant qu'Alice aurait pu faire attention. Elle n'avait pas être si brusque quoi qu'il ce soit passé et quoi qu'il se passerait. Surtout à ce moment-là, on avait évité de peu la crise cardiaque ; un peu plus fort, un peu plus à gauche et le cœur aurait lâché. Le tableau est déjà prêt et elle le voyait : plus d'air, mort d'un petit bout de cœur, un sang inerte, plus de Chloe. Ou quelque chose comme ça, ce n'était pas elle la spécialiste. " Demandez ça au docteur Apsene, elle vous expliquera ce joyeux rapport cause-conséquence. " Joyeux, oui. D'ailleurs, le mouvement en question semblait sur le coup empreint de stupidité. Merveilleuse idée que de risquer une cheville brisée. Merveilleuse idée que de tenter les bruits d'une chute. Merveilleuse idée de les faire reculer. D'ailleurs, à l'occasion, il faudra qu'elle lui explique cette idée. A cette question, ne répondit que silence des sons nocturnes ; un autre qui était loin de se vouloir leur allié.

    Quand ses facultés visuelles revinrent, Chloe pensa que, franchement, elles auraient pu s'absenter encore un peu. Simple excès de lucidité et de folie, un mélange qui la rendait bien sage. Sous ses yeux gisait à présent un autre corps à la forme plus humaine cette fois. Un nouveau corps à étudier, chouette ! A l'évidence, ce n'était pas tout à fait son sentiment. Elle avait plutôt comme la mauvaise impression que ses tripes allait rejoindre celle de l'homme - de l'ancien homme car il ne l'était plus vraiment - en remontant par sa gorge. A moins qu'elle ne perde conscience avant, c'était à voir. L'attente n'apporta aucune réponse, aucune réaction. Chloe demeura ainsi dans l'expectative la plus totale espérant peut-être une intervention divine, un deus ex machina opportun. Rien. Le néant, le vide, le zéro total et absolu. Ou seulement...

    « Hum, je... euh. Je sais pas quoi dire en fait là...»

    « ... »

    « C'est pas joli du tout, je ne crois pas qu'on devrait le laisser comme
    ça. Seulement j'ai pas envie de rester avec la police toute la nuit...
    A moins qu'il y ait de beaux et séduisants policier ? J'hésite... Ou
    alors on passe un coup de fil anonyme. T'en pense quoi Chloé ? »


    Ses parents avaient dû finir ainsi. Démembrés, éparpillés, un faciès portant la marque de la frayeur jusqu'à ce que la décomposition veuille bien faire son effet. Oh, elle aurait dû les faire incinérer ! Ces tout ce qu'elle souhaitait à ce pauvre homme couché à ses pieds : la vive morsure du feu. Sa mort représentait l'enfer, sa vie se finirait dans les flammes. Qu'ils le trouvent et le brulent, que personne ne touche ce corps ou l'autre. Oui, il fallait tout réduire en cendre et disséminer le tout bien loin, extrêmement loin. Distance? A combien de mètres avait-on retrouvé sa mère de son père ? Quelle distance séparait leurs deux têtes lorsqu'on les avait retrouvés ?

    « Chloe ?? » répéta son amie, sa complice dans cette découverte morbide.

    Oui, oui, elle arrive. Minute, elle revient. Laissez-lui de reprend pieds et de retrouver conscience ; il faut juste qu'elle se souvienne qui elle est. Elle, Alice, l'inconnu, l'animal à quelque mètre et l'endroit où elle est. Une blonde future avocate, une étudiante en fac de médecine, un cadavre sans passé ni futur, un chien qui ne courra plus jamais et un parc sous les cieux. Maintenant, à présent, la nuit, ce jour-là, l'année de ses dix-neuf ans. Voilà, on y est.

    « Oui, je suis là. »

    Comme elle disait toujours quand son amie tambourinait à sa porte ; elle était constamment en retard. Cette fois-ci, ce n'est pas une veste qu'elle attrapa sur le dossier d'un fauteuil en cuir mais son discernement qu'elle captura au passage. Les mots qu'Alice avait prononcés devenaient clairs dans son esprit, prenaient le sens qui lui échappait jusque là. Un appel anonyme ? Ce n'était pas ce qu'on lui avait appris, ça en été bien éloigné. Mais elles n'avaient rien vu, rien entendu ou si peu. Elles ne serviraient à rien et pouvaient bien prendre la fuite sans se soucier de quoi que ce soit, elles auraient fait leur devoir. Elles allaient partir et tout de suite, sans se retourner et en courant le plus silencieusement possible. Une fois sorties du parc, pas à la première - ce serait trop près - mais à la deuxième borne, elles signaleraient le crime à la police en raccrochant dès que possible. Avant tout, elles auront vérifié les alentours : qu'elles ne soient ni suivies, ni vues, ni entendues. Enfin, elles se rendraient chez Chloe, comme prévu mais sans passer par le restaurant. Elles mangeraient chez les Zegers si jamais l'une d'elles ressentait la faim ; il y avait peu de chances pour que cela arrive. Et, maintenant que tout était écrit, qu'elles partent et vite.

    « Courrons. »

    Pas besoin de discuter, elles s'étaient comprises.

    [ on ouvre un topic d'après chez Chloe ou on en reste là ? Enfin, si tu veux, tu peux encore poster un message ici. ]

Revenir en haut Aller en bas
Alice Apsene

` lucifer is a woman || ADMIN

Alice Apsene


Nombre de messages : 307
Etat d'esprit du perso : Désemparée
Date d'inscription : 07/09/2008

Passeport
Métier/Etudes: Médecine légale
Camp: Geno member
Relations:

Banalités en soirée ? - [terminé] Empty
MessageSujet: Re: Banalités en soirée ? - [terminé]   Banalités en soirée ? - [terminé] Icon_minitimeMer 5 Nov - 21:22

    [HJ : J'ouvre un nouveau topic, c'est mieux; je l'appelle comment ? "La maisons des horreurs" ? "L'antre du diable" ? ... Oui j'arrête, j'y vais. Gooooooooooooooooo]
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Banalités en soirée ? - [terminé] Empty
MessageSujet: Re: Banalités en soirée ? - [terminé]   Banalités en soirée ? - [terminé] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Banalités en soirée ? - [terminé]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
After the apocalypse :: New York :: Central Park-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser