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| | | Alone but ... [ PV Alena ] |  |
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Emma Davis
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![Alone but ... [ PV Alena ] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) |  Sujet: Alone but ... [ PV Alena ] ![Alone but ... [ PV Alena ] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/onyx/icon_minitime.gif) Mar 4 Nov - 3:18 | |
| Nah, tu es pas sérieuse là ? Les premières phrases que j'entendais quand je circulais dans les couloirs et qu'on racontait des trucs sur moi. Pas zoli cette réputation de folle ... mais maintenant, c'est du passé, c'est derrière moi tout ça. J'ai grandi maintenant et les opinions des autres qui ne me connaissent pas, j'en ai le ras-le-bol ; je m'en fiche complètement. Avec le temps, on a fini par croire que j'était différente et que ce n'était pas dramatique. Résultat, je n'entends plus des murmures quand je passe devant quelqu'un, mais on continue à ne pas me parler. De toute façon, est-ce que je leur répondrais ? Non. Je suis pas du tout du type sociable, j'aime beaucoup mieux écrire des textes dans mon cahier. Ils sont beaucoup plus sympathiques eux, que les étudiants du lycée qui se fient sur les apparences. .. Certes, je peux l'avouer, je suis assez étrange ; Moi qui parle avec des choses non-vivante. Sooo ... mais nous sommes tous uniques, comment peut-on qualifier une personne d'étrange ? Et si c'était normal de parler avec un cahier ? Comment peut-on le savoir .. on ne se fit qu'à la norme des choses et ce qu'on veut qu'on sache. Pathétique la société des apparences ...
Je viens de franchir le cap des 18 ans. Oh chouette ... profond sarcasme. La seule différence, c'est peut-être mon entrée au lycée et un sourire sur le visage. Assis sur un banc, je regarde tout ceux qui passent. Comme d'habitude, j'ai l'air d'une folle. Je commence à être habituée, à quoi bon m'acharner. Seule une brune devant moi, assis sur un banc l'autre côté de la rue, m'interesse. Je ne sais pas pourquoi pourtant ... je le lève, la rejoint et m'assit près d'elle.
« Salut ! »
Pouvez-vous me dire où j'ai pris cette voix enjouée ... ?
Dernière édition par Emma Davis le Sam 8 Nov - 5:30, édité 1 fois | |
|  | | Alena James
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| | Sujet: Re: Alone but ... [ PV Alena ] Mar 4 Nov - 4:26 | |
| La journée était claire, lumineuse. Très chaude pour la saison. Le genre qui donne envie de mettre un short en été. Mais en automne, on se contentait d’enlever l’écharpe. Ce que j’avais fait moi-même. Profitant de la belle journée, j’étais sortie avec une petite veste seulement pour me couvrir. Le temps avait l’air si beau, le soleil pointait le bout de son nez. Je n’avais pas réfléchis au fait que nous étions en Novembre et que, forcement, même avec du soleil, il faisait horriblement froid. N’étant pas frileuse de nature mais paresseuse, je n’avais pas voulu remonter chercher de quoi me protéger du froid et avait marché rapidement.
Comme toutes les fois que je me promenais, je n’avais pas de but et avais fini par choisir un banc, dans une rue quelconque, ou me poser. J’avais d’ici une vue d’ensemble sur l’allée, recouverte comme tant d’autres de feuilles à la couleur maronnée qui me plaisait tant. Les passants faisaient craquer ces feuilles sous leurs bottes sans prendre la peine d’en écouter le doux bruit. Moi, d’ici, j’avais tout le loisir d’entendre la jolie mélodie des craquements de feuilles et du vent, qui me murmurait ces secrets à l’oreille.
Mes yeux suivaient des passants au hasard. Un vieux monsieur, avec sa canne, qui m’adressa un salut en relevant légèrement son chapeau, auquel je répondis par un signe de tête et un sourire. Une dame, apparemment pressée, qui poussait un bambin dans son landau et qui avait un téléphone sur l’oreille. Un jeune de mon âge avec un ballon de foot, un homme d’affaire extrêmement peu vigilant qui faillit tomber deux fois, une femme avec son panier du marché, une autre allant au travail … Tout ce petit monde se pressait, s’activait, sans prendre la peine de regarder le beauté de se qui s’offrait à lui.
Devant tant d’ignorance et d’ingratitude, je poussai un profond soupir tout en me rendant parfaitement compte que j’étais souvent à la place de ces gens. Avec un but, marchant vite et la tête baissée, sans regarder autour de moi plus qu’eux le faisait. Mais à ce moment précis, je pouvais les prendre un peu de haut, puisque moi j’observai le monde, tandis qu’eux étaient le monde. Grande différence pour qui sait faire les nuances. Pour moi, en l’occurrence.
Mes réflexions sur la stupidité de l’être humain furent stoppées net par l’arriver d’une intruse sur le banc. Oui, c’était le mot adéquat. Intruse. Elle n’avait rien à faire là. Pourquoi venait-elle de traverser la rue pour venir se ficher sur mon banc, quant elle était très bien assise là-bas ? Je réfléchis durant une longue seconde avant de comprendre qu’elle désirait surement me parler. Pourtant, j’avais beau chercher, je ne le connaissais ni d’Adam ni d’Eve, j’en étais certaine. Alors bon sang pourquoi venait-elle ici ?
Voilà que maintenant elle me saluait. N’étais-je pas une parfaite inconnue ? Son papa et sa maman ne lui avaient-ils pas dit de ne jamais adresser la parole à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas ? Il faut croire que ces règles basiques ne s’appliquaient pas aux jeunes brunes frissonnantes assises seules sur des bancs. Ce qui était en l’occurrence mon cas.
« Euh … Salut. »
Mais je n’avais rien à lui dire moi ! Je ne voulais pas qu’elle me parle. Ne pouvait-elle pas retourner d’où elle venait et me ficher la paix ? Si j’avais eut envie de lui parler ben … Non, en fait je n’aurais jamais eut envie de lui parler, voilà qui réglait la question. Je ne savais pas comment lui dire de partir. Parler avec une inconnue, ce n’était pas mon truc.
« Je … Je peux t’aider peut-être ? »
Forcément, j’avais buté sur un mot. J’espérais de tout cœur qu’elle ne prenne pas ça pour une invitation à continuer de me parler mais plutôt comme un message d’adieu. Je ne lui avais rien demandé moi, alors elle pouvait partir. En plus, pendant ce temps, je loupais plein de passants qui avaient tous l’air plus intéressants les uns que les autres. Vraiment très malin !
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| | | | Emma Davis
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| | Sujet: Re: Alone but ... [ PV Alena ] Mar 4 Nov - 21:08 | |
| Je voyait bien que ma voisine, de ce banc sur lequel mes femmes étaient, n'avait aucune envie de me parler. Elle avait tout simplement envie de regarder devant elle et tout comme moi, observer les passants qui marchaient. Une femme qui allait au centre commercial dépenser son argent qu'elle avait peu ou bien une autre qui s'activait pour rejoindre son mari ou une autre qui allait au travail suivi de plusieurs autres insignifiants mais tout de même interessants. Je sentais qu'elle n'avait pas du tout envie de ma présence ici. J'étais une intruse dans son p'tit monde. Je suis une étrangère dans sa bulle dans laquelle je dois vite sortir avant de me faire décapiter par son regard. Cella-là, elle a l'air d'un animal sauvage qui cherche désespérement sa prochaine proie. Et moi, peu appétissante, je dois vite quitter de sa vue. Je ne peux m'empêcher d'avoir un petit sourire qui flotte sur mes lèvres à cette pensée. Un grand pas maintenant, elle m'avait répondu. Et maintenant, elle me proposait son aide. Mais sa voix était nettement sarcastique, ce qui veut dire qu'elle préférait plutôt mon départ que me donner son avis sur quoi que ce soit. Ses intentions étaient claires ; elle ne voulait absolument pas me voir près d'elle. Je n'étais pas distrayante pour elle ...
Je ne répondis pas tout de suite, le temps sans doute qu'elle s'approvoise de ma présence. Je regardais plutôt le soleil, qui malgré ses rayons chauds et réconfortants, nous donnait pas la chaleur escompter en cette belle journée de Novembre. Le vent était frais. L'inconnue à ma gauche avait une simple petite veste. Ce petit détail me permis de comprendre un truc sur elle ; elle n'était pas frileuse et elle devait être forcément habituée à ses températures. Bon, il serait peut-être temps que je dise quelque chose avant qu'elle me lance un sarcasme bien placé.
« Contrairement aux passants qui circulent depuis tantôt que j'observe, toi, tu m'interesses. »
Et avant qu'elle croit que je la drague, ce qui certainement pas le cas, je lui explique davantage mon avis.
« Y'a pas beaucoup de gens à New York qui s'asseoit sur un banc pour regarder chaque détail ou fonder ses impressions sur quiconque passe devant eux. Et comme par hasard, on se retrouve les deux ici, face à face, en train de faire la même occupation. Alors forcément, moi qui l'ait remarqué, je suis venue te parler alors qu'habituellement, je préfère rester dans mon trou sans parler à personne. »
Pour qu'elle ne me saute pas à la gorge, autant la mettre en confiance. De toute façon, elle en saura jamais rien.
« Ton visage me dit quelque chose. Tu fais quoi dans la vie ? »
Dernière édition par Emma Davis le Sam 8 Nov - 5:27, édité 1 fois | |
| | | | Alena James
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| | Sujet: Re: Alone but ... [ PV Alena ] Mar 4 Nov - 23:38 | |
| Ah, le silence. Les hommes ont tendance à l’oublier, à le négliger. Moi pas. Je l’aimais, l’appréciais et, très souvent, le provoquais. Les gens éprouvaient pour la plupart le besoin de le combler, de le meubler. C’était à n’en pas douter une erreur. Le silence était là bien avant nous, de quel droit le détruisons-nous ? Surtout qu’en réalité, on ne le connaissait pas. J’étais certaine que la vraie absence de bruit nous aurait dérangés. Parce que, même quand on se taisait, les voitures continuaient de passer, le vent de souffler, les feuilles de craquer, les passants de marcher. Bref, nous n’avions aucune idée de se qu’était réellement l’absence de bruit, mais nous nous contentions de se que l’on croyait que c’était.
Le « silence » qui régnait à cet instant n’avait rien d’agréable. Je n’avais qu’une seule envie. Que l’inconnue prenne ses clics et ses clacs et reparte de là ou elle était venue. Or, sans répondre à ma question, elle restait assise près de moi. Trop près de moi à mon gout d’ailleurs. Et puis, puisqu’elle était si polis que ça, pourquoi ne me répondait-elle pas et ne déguerpissait-elle pas non plus ? La deuxième idée surtout était assez séduisante. J’étais toute seule parce que j’en avais envie, alors sa compagnie me dérangeait à ce moment précis.
Quand l’inconnue ouvrit la bouche pour enfin répondre, mes yeux prirent la forme de billes rondes. Je ne savais pas comment je devais le comprendre là. Soit je lui plaisais et dans ce cas je devais surement l’éconduire poliment, soir ma tête lui revenait, et dans ce cas là je n’avais rien à lui dire. Ce n’était pas parce qu’elle aimait bien mon visage qu’elle devait se sentir obligée de venir me parler. Surtout pour ne rien dire comme elle le faisait. Elle m’embêtait. Je préférai le silence toute seule.
Enfin, mon interlocutrice compléta son idée. Je la laissai finir tout en étant totalement en désaccord avec elle. Comment cette femme pouvait prétendre qu’elle se terrait normalement dans son trou si là elle venait me voir, comme ça, sur un coup de tête ? Qui lui avait dit qu’elle pouvait venir me parler, que j’aurais une quelconque envie de lui répondre ? Je n’éprouvais personnellement aucun plaisir à converser avec elle, comme avec quiconque autre a vrai dire. Les paroles me semblaient toujours superflues. On éprouvait tant d’émotions qu’on n’était pas capable d’en définir le quart, et on perdait encore du temps à discuter. Comme cette inconnue.
« Et donc, tu t’es dit que tu allais venir me parler pour ne pas faire comme d’habitude. Que … que me vaut cet honneur ? »
Le mot sonnait creux puisqu’à côté, mon ton était sac, presque froid. Il allait vraiment falloir que je révise mon jugement sur moi-même. Je m’étais toujours crus gentille. Pourtant, il était clair que j’étais bien plus froide que je ne voulais bien l’admettre. Je rembarrais méchamment les gens, ignorant leurs sentiments. Et il était limpide dans ma tête que je ne voulais pas changer ça. Pas parce que j’appréciais être méchante, mais parce que je n’avais aucune envie de faire des efforts pour d’autres gens avec qui je ne désirais pas être.
« Ton visage à toi ne me dit rien. Et je … je fais des études. »
J’avais balbutié, mais c’était tellement fréquent que je prenais à peine la peine de le noter intérieurement. Bien sur, mes yeux étaient fixés sur mes bottines dans mon refus constant et inconscient de regarder quelqu’un en face. A vrai dire, les yeux des autres me faisaient peur. On pouvait lire trop de choses dedans, qui devenaient effrayantes dés lors qu’on les avait vus.
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| | | | Emma Davis
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| | Sujet: Re: Alone but ... [ PV Alena ] Sam 8 Nov - 5:26 | |
| Même si le soleil s'était pointé le bout du nez, l'ambiance entre moi et ma voisine était glaciale. Tout d'abord, je n'étais pas la fille la plus enthousiasme et chaleureuse du monde. Pour accompagner le tout, la jeune femme n'était pas du tout sociable ; elle était froide avec la première personne qui osait lui adresser la parole. L'ironie du sort me fit presque rire. J'ai toujours refusé de parler à quiconque m'approcher et maintenant que j'osais aller vers quelqu'un, on me claquait la porte au nez. Je laissa tomber un soupir de découragement. Est-ce que tout le monde sur cette foutue ville était aussi désagréable avec les autres ? Avec le passé de New York, on devrait se serrer les coudes pour être plus uni. Quoique je ne suis pas la meilleure placée pour critiquer sur le comportement de ma voisine. Elle me fait tant penser à moi. Mais j'aurais voulu qu'elle soit plus sympa, quoi. Bon, encore un sarcasme. Ça devenait presque une habitude à l'inconnue d'être aussi glaciale. C'était quoi son problème, à elle ? Rien justement. J'ai agis tant de fois comme elle, je la comprenais parfaitement.
« Mais contrairement aux cons qui passent ici depuis une heure et ceux dans mon lycée ... Et tu n'es pas si spéciale, miss ... ? »
Je n'avais pas voulu m'aventurer dans un terrain plutôt dangereux de mon côté, je m'étais donc interrompue. De toute façon, elle devait bien s'en ficher. Mais au moins, si elle n'était pas encore partie, c'est que je n'étais pas si désagréable. Mais tant qu'à cela, je saurais peut-être son nom.
« C'est simplement pour voir si ton nom me dit quelque chose ! »
Mensonge. Mais elle, elle l'ignorait bien évidemment. Nouveau soupir de ma part. Elle était tellement sec, froide même glaciale. Elle avait balbutié en fixant ses chaussures. Mensonge. Je le devinait tout de suite par son ton de voix et son désir de ne pas me regarder dans les yeux. Je décidai donc d'affronter le loup une bonne fois pour toutes.
« On peut savoir pourquoi tu es aussi glaciale ? Je sais parfaitement que tu veux que je foutes la paix. Contrairement à ce que tu peux penser, je te connais plus que tu ne le crois. »
Avant qu'elle puisse rajouter quoi que ce soit, je la coupa tout de suite.
« Et en passant, tu mens très mal. »
Je la regarda une dernière fois, la prenant en pitié. Elle me ressemblait tellement. Je ne pouvais pas imaginer une seconde que je puisse être aussi froide avec les gens. Était-ce pour cela qu'on riait de moi ? On pensait qu'aucuns commentaires n'allaient m'atteindre ? Bref, je ne voulais pas qu'elle voit ma tristesse. J'utilisais donc mon pouvoir. De toute façon, j'avais rien à faire maintenant avec elle ... je regarda le banc devant moi et m'y téléporta. Je ne vis pas son expression malgré que je recommença à la fixer. Quelques passants décidèrent de passer à ce moment-là. Heureusement, rien n'avait paru sur mon déplacement mais l'inconnue, elle, avait tout vu. | |
| | | | Alena James
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| | Sujet: Re: Alone but ... [ PV Alena ] Ven 21 Nov - 22:27 | |
| Aux cons ? A ce mot, mon sourcil droit s’éleva sous ma frange de cheveux bruns. Comment pouvait-on juger des gens sans les connaître ? C’était souvent ce que je faisais, jugeant sur l’apparence pour dire certaines choses sur quelqu’un. Cependant, je ne généralisais pas les choses. Ces personnes, qui passaient, ne me semblaient pas plus débiles que mon interlocutrice, ou que moi-même. La jeune femme qui avait donné son gouter à son fils, l’homme d’affaire au téléphone … Ces gens là étaient « quelqu’un ». Ils étaient loin d’être cons. Au contraire. Ils étaient devenus des gens, le genre de personne que je voulais être. Alors je ne me permettrai pas de les juger.
« Oh. »
Bravo Alena, tu ne peux pas faire mieux que ça. Voilà qui est de la haute conversation, un niveau impressionnant. Certes, je n’avais aucune envie de lui répondre, ni même qu’elle soit là. Tout le contraire. Pourtant, au fond, je sentais que j’aurais pu faire un minimum d’effort, histoire de. Au fond, elle ne me voulait rien de mal, cette jeune importunée. Juste discuter. Mais c’était vrai qu’elle tombait plutôt mal puisque j’étais en plein dialogue avec moi-même, et je ne ressentais nullement le besoin de compagnie qu’elle semblait elle-même éprouver.
Je fixai un arbre en face de moi. C’était un marronnier tout jeune, qui venait de perdre ces feuilles marron dorées qui trônaient à ses pieds. Le tronc était couvert d’une écorce d’un joli brun qui me rappelait les yeux d’un de mes professeur, allez savoir pourquoi. Je frissonnai, peu couverte que j’étai pas ma veste marine qui ne fermait même pas jusqu’au col. Promis, la prochaine fois, je me couvre ! Aléna, tu dis ça à chaque fois … Pourquoi la raison me rattrapait-elle toujours, pour les gros comme les petites choses ?
Je le regardais a présent avec une expression de parfaite indifférente. Intérieurement, j’essayais de me souvenir de quand je l’avais rencontré. Me remémorant les derniers visages que j’avais vus, je me rendis compte que c’était formel. Jamais je n’avais croisé l’inconnue, dont je ne connaissais même pas le nom, c’est pour dire ! Alors comment pouvait-elle prétendre, elle, qu’elle me connaissait si bien ? Je savais, pour me l’être entendue dire par mes amis, que j’étais quelqu’un de très mystérieuse, ce qui avait tendance à les énerver parce qu’ils ne savaient pas ce que je pensais. Quand bien même ce n’était pas vrai, j’avais conscience de ne pas être un livre ouvert, ou le genre de fille qui se confie à la première venue. Comme mon interlocutrice par exemple.
Avant même que je n’ai eu le temps d’ouvrir la bouche pour lui sortir une réplique bien sentit sur le fait qu’elle ne pouvait logiquement pas me connaitre, puisque nous nous étions jamais croisés, que déjà elle se remettait à bavasser. On ne lui avait appris à ne pas couper la parole, à celle là ? Et puis, la manie de la jeune femme de ne jamais se taire commençait sérieusement à me monter à la tête, à moi, la reine du silence. Surtout pour le dire que je mentais très mal. Je n’avais pas le souvenir d’avoir proféré un quelconque mensonge. Oh, elle parlait sans doute du fait que j’avais évoqué le mot « honneur » en parlant de sa venue sur le banc que j’occupais. J’avais plutôt utilisé l’ironie. Mais je prenais sa phrase pour un compliment. Valait mieux ça qu’être une menteuse invétérée.
Je poussai un soupir de soulagement quand elle disparue enfin de mon champ de vision. Ce n’était pas trop tôt … Elle commençait à empiéter sérieusement sur mon espace vital. Puis, le temps que les pensées me montent au cerveau, je réalisai qu’elle s’était volatilisée comme ça, d’un coup, sans même s’être levée. Clignant des yeux, je la cherchais dur regard. Elle se trouvait de l’autre côté de la rue, une expression d’autosatisfaction sur le visage qui fut là pour me déplaire semblait-il. Cette petite commençait sincèrement à me gêner. Comment pouvait-elle être aussi orgueilleuse ? C’était à la limite de la vantardise, son sourire. Et l’humilité, on ne lui avait pas appris ?
Ma pauvre Ale, tu divagues ! Cette inconnue vient de disparaitre et de disparaitre sous tes yeux, et tu ne pense qu’a son comportement d’enfant gâtée ? Franchement ! Je ne voulais à vrai dire pas admettre qu’elle venait de se téléporter. Ou de transplanter, comme dirait Harry Potter. Oh, ne cherchez pas qui s’est. Un héros de livre pré-apocalyptique, que ma mère m’avait lire étant petite. C’était un peu vieillot, mais sympa.
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