Rencontre [ VS ALICE APSENE ]

Après une journée plus qu'éreintante dans son école d'art, Avril avait besoin de calme et de tranquillité. La jeune femme, qui avait de plus en plus de facilité avec son pouvoir avait trouvé très amusant de fasciner son professeur pour le convaincre qu'elle devait sortir plus tôt pour une quelquonc raison...
Il était 18h et les rues étaient noires de monde, toute cette agitation et ce raffut donnaient mal à la tête à notre demoiselle. Elle avait très envie de faire quelque chose de mal... De très mal... Le seul problème c'est qu'elle n'avait pas envie de chercher ou d'attendre, il lui fallait tout de suite, comme un drogué qui aurait besoin de sa dose. Ses yeux se mirent à briller avec la conviction que quelque chose, ce soir, allait arriver. Cependant, la belle eu vite assez de chercher du regard un proie possible, il y avait tellement de monde qu'elle n'arrivait pas à se concentrer. Elle avait plusieurs soucis, de un, elle était très contradictoire dans ses sentiments, elle avait envie puis une minute plus tard s'était le contraire. De deux, elle en avait marre de tout ce vacarme.



Avril parti donc pour le cimetière, qu'elle autre endroit pour aller se détendre que parmi les morts ? Elle espérait, qu'il y en ait quelques-uns d'elle... La jeune femme, ne se doutait, cependant, pas que d'autres pouvaient y venir aussi, surtout un jeudi soir à la sortie des cours, mais aussi du travail, pour ceux qui en avaient un. Avril ne voulait pas travailler, elle était sûre, même très sûr, qu'elle n'en aurait pas besoin. Pourquoi diriez-vous ? La jeune femme se contentait de prendre l'argent de ses victimes ou de fasciner son banquier... Elle rit à cette pensée en mettant en marche un plan diabolique... Cependant, elle ne lui donnait pas suite.

Sans aucun remord elle avait découvert son pouvoir et s'en était servi. La belle n'avait pas réfléchi à deux fois pour partir, elle savait que si elle restait chez elle, sa mère interviendrait quoi qu'elle fasse, il était donc plus sage de partir avant les soupçons que sa mère aurait eu. Avril, en partant avait eu plusieurs peurs, comment allait-elle s'en sortir ? Comment allait-elle vivre ? De quoi ? Est-ce qu'il y en avait d'autres comme elle ? Des questions qui l'avaient torturé avant qu'elle ne s'inscrive dans cette FAC et que les bourses lui payent tout ce dont elle avait besoin. Mais maintenant, elle se posait toujours des questions.

Elle secouait la tête, chassant les souvenirs qui l'avaient envahi, quand elle aperçue qu'elle était arrivée au cimetière. L'atmosphère de la ville, maintenant lointaine n'étaient plus qu'un souffle à ses oreilles, elle avait parcouru le chemin sans y penser. Les grilles étaient ouvragées, noir, lugubre, la jeune femme aimait cette atmosphère alors que d'autres ne supportaient pas cet endroit. Pourquoi ? Parce qu'il était signe de mort et de tristesse ? Avril n'éprouvait en ce lieu que plénitude et tranquillité. Une voiture passait quand elle décida de rentrer, le bruit des pneus, le crissement devant le feu rouge, la belle avait envie de s'enfuir devant tant de bruits. Elle n'avait pas besoin de réfléchir, juste de se retrouver seule, au calme, savourant ses pensées, qui la mènerait bientôt vers la fatalité de son âme, tuer. Elle en éprouvait un désir intense. Le sang dégoulinant dans ses jolies doigts de fée, un ange de la mort, voilas pour qui elle se prenait. Sa partie préférée ? Lorsque, dans ses prunelles plantée, l'homme (ou la femme ) ne pouvait résister.

En passant entre les morts, la jeune femme n'éprouvait absolument rien, la tranquillité et l'austérité du lieu, lui faisait ressasser cette question, était-elle seule avec des pouvoirs ? Avant d'avoir terminé la question dans sa tête, Avril, découvrit qu'elle n'était pas seule. Il y avait quelqu'un qui approchait, elle avait vu quelqu'un bouger plus loin et il ( ou elle ) approchait. Ses instincts et son besoin de sang reprirent le dessus. Ses yeux brillaient d'exitation, elle devint aussi douce qu'une chate et de sa voix langoureuse, tranchait le calme ;

- Sais-tu qu'il n'est pas très sage de se promener, seule, dans un cimetière la nuit ?

- Sais-tu qu'il n'est pas très sage de se promener, seule, dans un cimetière la nuit ?

Avril ne savait pas qu'elle serait la réaction de la jeune femme, allait-elle partir en courant en hurlant ? Surssotter et rester sur place ? Balbutier des questions sans intérêts tels que, Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? (...) Avril avait tellement vu de victimes, aucune ne se ressemblaient, toutes étaient différentes dans leur façon de mourir. La plupart succombé sans demander leur reste, d'autre s'accrochaient à la vie et ils étaient les plus amusants à briser. Avril aimait jouer de son pouvoir. La nuit était son élément, la belle aimait les ténèbres qu'offrait celle-ci. Depuis sa plus tendre enfance Avril aimait les coins sombres, la nuit. Elle était une couche-tard et souvent cela lui avait porté préjudice, surtout hors des semaines scolaires.

- Ouais, et toi, sais-tu combien il en coûte à des jeunes damoiselles insolentes de ta trempe de me parler sur ce ton ?

Ramenée à la réalité par cette réponse plus qu'inattendu, Avril avait été peiné par cette réponse.

Comment dans cet état d'esprit la jeune fille ne pouvait pas avoir envie de voir le sang couler ? Celle qu'elle avait vu, cette jeune fille, de son âge de toute évidence ne semblait pas le moins du monde avoir eu peur... Etrange. Sur le cou elle fut déconcertée, elle aurait dû être morte de peur, ou du moins terrifié, mais non rien, pas une réaction à laquelle elle s'attendait. Ce fut une nouveauté, une belle surprise qui venait de lui tomber dessus. La jeune femme avait l'air farouche et un peu énervée. Tant mieux. Les battements du coeur d'Avril étaient réguliers, tout à fait calme, mais en tête lui revenait les questions au-quels ses pensées s'étaient tournées avant d'être interrompu. Elle avait peut-être trouvé quelqu'un... Comme elle ? Elle se demandait tout de même s'il fallait qu'elle utilise son pouvoir... au cas ou la demoiselle tenterait quelque chose de pas très reluisant. Avril aurait tout donnée pour savoir si elle était comme elle ou pas, le temps s'écoulait et elle n'utilisait toujours pas son pouvoir, Avril observait sa réaction, de toute façon si elle tentait quoi que ce soit, elle la fascinerait et puis c'est tout. La jeune femme avait l'air de s'ennuyer à présent, comme si elle attendait qu'Avril fasse ou dise quelque chose. Celle-ci ne tenterais rien enfin pas tout de suite, elle entendait au loin le bruit des voitures, elle identifiait la respiration de sa visiteuse.

Le calme régnait et Avril observait toujours la demoiselle avec soin, elle tentait d'identifié un visage, une lueur dans ses yeux, un quelconque indice qui lui dirait qu'elle avait raison, une chose qui pourrait la mettre sur la voie d'un espoir, une sorte de piste qui lui prouverait qu'elle n'était pas seule. Maintenant sa visiteuse s'ennuyait à mourir, elle le devinait sans peine. Elle-même trop absorbé par le visage de celle-ci, dévoré par la curiosité, mordu par le besoin de savoir, elle n'avait pas vue le temps s'écoulait. La jeune femme ne savait pas quoi faire, devait-elle engagé la conversation ? La fasciner pour comprendre ? Ou était-ce juste un élément de son imagination ou ce n'était qu'une humaine qui se la jouait courageuse ? Les questions se bousculaient dans sa tête, elle n'avait pas beaucoup de temps pour réfléchir. Elle décidait d'embrayer et si sa ne marchait pas elle improviserait.

- Tu n'as pas réagi comme je l'attendais. Comment ça se fait, tu devrais partir en courant ou hurler, ou je ne sais pas, mais faire quelque chose. Tu restes là, comme ça sans bouger, comme si aucun danger ne te menaçait.
L'incompréhension dans sa voix se fit clairement entendre, Avril n'avait pas l'habitude de voir de l'inattention, voire de l'indifférence dans les propos de ses éventuelles victimes... Elle ne comprenait pas. La jeune femme n'avait plus du tout envie de tuer, elle était perdu dans les meandres de ses pensées, elle cherchaient une faille dans le comportement de sa voisine. Elle devait comprendre.

Avril n'était vraiment pas dans son état normal, qu'est-ce qui l'empêchait de tout balancer, de ne pas y aller avec des pincettes, de tout avouer et puis si la demoiselle ne répondait pas à ses attentes elle finirait le travail qu'elle avait voulu commencer. Cependant les yeux rouges de la jeune fille la fascinait, comme si elle ne pouvait pas en détacher son regard, elle était sûre qu'elle n'était pas tombée sur un humain, qui d'autres alors ? Tel était la question qui taraudait notre belle jeune femme. La réponse à sa question fusa :

- Je ne vois pas où est la menace ici. Puis courir, hurler, faire la zouave ce n'est pas mon truc. Être discret, fort, voilà la recette de la réussite.

En temps normal cette réponse l'aurait fait rire, mais elle était une sorte de confirmation à ses interrogations, non, elle n'était pas quelqu'un d'ordinaire. Elle ne put s'empêcher d'avancer, la pénombre ne la dérangeait pas, mais la proximité l'aiderait à mieux détailler le visage de sa visiteuse. Elle devait passer pour une folle, elle l'a menacée puis après elle était dévorée de curiosité, la joue d'Avril tressalilit, elle aurait voulu rire d'elle-même. Malheureusement Avril, ne savait pas du tout comment s'y prendre, elle n'aurait peut-être pas du laisser transparaitre autant sa curiosité, mais elle l'a dévorée. Avril savait que son comportement devait dérouter, elle savait que pour rien au monde elle n'aurais voulu être en face d'elle-même en ce moment, comment sa visiteuse pouvait être aussi calme, Avril elle, aurait déjà perdu son sang froid. Elle s'était induite en erreur toute seule et fut détrompée quelques secondes plus tard.

- Vous attendez quelque chose de moi. Je ne suis pas sure de vous le donner sans savoir qui veux êtes. Je voulais être tranquille avec mes morts, vous m'avez dérangée, a présent on peut dire que je suis en colère. Ça ne se voit pas mais je sort à peine d'une crise alors dites-moi ce que vous me voulez et qu'on en finisse.

Avril était sûr à présent que rien ne pouvait plus l'arrêter, elle savait que tout se finirait d'une manière qui la soulagerait du fardeau qui la dévorait depuis des lustres, depuis qu'elle avait appris qu'elle n'était pas comme les autres. Elle savait. Enfin... Pendant une seconde. Lorsque les yeux de sa visiteuse la transperçaient, la faisant douter jusqu'au plus profond de son âme. Elle savait elle aussi ,qu'il ne pouvait pas y avoir d'autres solutions. Elle sortait d'une crise avait dit la jeune femme ? Que cela pouvait-il bien signifier ? Elle n'en savait fichtrement rien. Elle aurait voulu sourire, un des sourires ironiques qu'elle adorait peindre sur son visage, mais elle ne pouvait pas, les mots de sa visiteuse la transperçait.

- Je pense que le dérangement est réciproque, je ne sais pas ce que je veux, on va dire que pour l'instant je suis en train de réfléchir.

Les mots étaient sortis tout seules de la bouche d'Avril rien n'était plus vrai que ses paroles. Elle était tellement indécise qu'elle ne savait pas quoi faire. Le visage de sa visiteuse était lisse et ne lui permettait pas de distinguer une expression qui aurait pu l'aider. Avril était en train de réfléchir plus clairement, naturellement les questions se bousculaient toujours, mais maintenant elle reprenait quelque peu ses esprits. Elle n'aurait pas dû se mettre dans tous ses états alors qu'elle était sur le point ( peut-être ) de découvrir une partie du monde qu'elle avait si ardemment désiré connaitre, une partie d'elle-même qui la torturée et qui bientôt serait rassasié. Elle se remettait quelques peu lorsqu'une autre question fusa de la bouche de sa visiteuse, elle venait de se rendre compte qu'elle n'avait pas détaché ses yeux de celle-ci.

- Puisque nous avons atteint un très fort degré d'intimité je pourrais connaitre votre nom, même votre surnom si cela vous gêne. Je préfère appeler les choses par leur nom.

De toute évidence sa compagne commençait à s'impatienter, quoi de plus normale. Cependant Avril n'avait pas tellement apprécié cette pique.

- Avril. Et je ne suis pas vraiment une chose, je ne me considère pas comme tel en tout cas même si je ne pense pas être comme tout le monde.

Rien de plus que la vérité, Alice, puisque Alice il y a, se présenta de même. Malgré tout, Avril n'arrivait pas vraiment à se détendre. Le voile qui s'était déposée parmi elles semblaient s'être levé. Maintenant le danger de la mort n'exerçait plus son pouvoir dans le cimetière. Avril posait des questions sans aucun rapport les unes avec les autres, elle attendait le moment ou elle n'en pourrait plus et qu'elle craquerait, elle devait essayer de se contenir tout de même. Jamais plu elle n'aurait une autre occasion de pouvoir connaitre la vérité. Elle devait se résoudre à passer pour une folle, de toute façon elle ne perdrait rien, sinon un peu de son temps, mais qu'était le temps lorsque la curiosité la dévorait. Elle décidât de tenter le tout pour le tout.

- Vous n'avez pas réagi comme je l'attendais tout à l'heure et toutes ses questions n'ont aucun intérêt. Je suis... comment exprimé une telle vérité ? Je suis... Un peu spéciale. J'arrive à faire... des choses qu'aucun être humain ne pourraient faire. Votre réaction m'a troublée car depuis maintenant un an je cherche des gens comme moi. J'espère ne pas être seule dans ce cas et j'ai besoin de savoir.

Voilas s'était dit. Elle dévisageait son interlocutrice en quête de réactions. Le silence s'installait, lourd, pesant. Avril si elle n'obtenait pas satisfaction était prête à utiliser de son pouvoir. Jamais elle ne la laisserait partir en vie si celle-ci lui mentait. Ce soir Avril saurait, elle saurait si elle était définitivement seule ou si, comme elle d'autres existaient.